pop up description layer

Les travaux

Quand nous avons acheté Sitting-Bull, il avait été entretenu amoureusement par son ancien propriétaire, pendant 20 ans.

Pour lui permettre de répondre à nos aspirations, quelques travaux s’imposaient :


Le pont en lattes d’iroko était à refaire; cela était connu et c’est pourquoi l’ancien propriétaire n’en demandait pas un prix trop important.

L'électricité était parfois surprenante!

Le moteur à essence était d’origine, pas isolé et sujet à des "vapor lock" dans des moments souvent mal choisis.

La cuisine, bien que refaite récemment, ne nous semblait pas très pratique.

 

Le plus urgent était le pont qui fuyait en de nombreux endroits ce qui dégradait l’intérieur et certaines pièces de structures. Celui qui n’a jamais dormi sous une bâche pour se protéger du goutte à goutte qui lui tombe directement sur la tête ne connaît pas le bonheur d’un intérieur étanche….

 

 

Le pont

Trois mois de travail étaient planifiés, mais de la théorie à la pratique….

Tout commence par un problème avec le transporteur qui devait nous emmener sous hangar, qui nous réclamait un supplément substantiel pour décharger le bateau; il n’avait pas compris, malgré mes nombreuses précisions, qu’il s’agissait d’un voilier à tirant d’eau non négligeable. Devant le racket qu’il voulait nous imposer (location d’une grue), nous décidons de faire les travaux sur l’aire de carénage du port de Cannes, en espérant ne pas avoir trop de mauvais temps, nous sommes fin janvier!

La première tâche a consisté à photographier tous les détails du pont pour repositionner correctement tout l’accastillage (facile).

Est arrivé ensuite le démontage de l’accastillage; A trois, c’est allé relativement vite.

 

 

Puis, le gros morceau, la démolition du pont, pour revenir aux barrots sur lesquels sera posé le nouveau pont. Nous avons enlevé le pont en iroko, puis découpé à la scie sauteuse le contreplaqué entre les barrots.

 Travail de titan, chacun dans son coin avec marteau, pied de biche, coins en bois, ciseau, les outils variant suivant l’inspiration du moment ou la nécessité de l’action. Bien sûr, cela tenait beaucoup mieux que prévu, à se demander comment l’eau pouvait passer!

Christian a souvent suggéré de troquer son marteau et son ciseau contre un jerrican d’essence et un briquet…

 

 

 

Les méfaits des infiltrations d’eau douce sur l’étambrai et l’hiloire avant du roof….

 

Au bout de 10 jours de labeur acharné, l’ancien pont n’était plus qu’un amas informe dans les containers du port; on allait attaquer les choses sérieuses.

 

Le principe de construction retenu est un assemblage de panneaux de contreplaqué marine par scarfs. Bien sûr, tout le monde vous dira que c’est très compliqué à faire, réservé aux professionnels. C’est là qu’intervient Super André. Sa compétence n’a d’égale que sa gentillesse et sa patience. Il a exécuté un premier scarf en m’expliquant comment faire, m’a guidé pour le second, a rectifié le troisième et est parti quand il a vu le quatrième.

Celui-ci n'est pas parfait, on voit que les bandes qui constituent les différents plis de contreplaqué ne sont pas totalement parallèles; exemple à ne pas suivre.....

 

 

Nous avons débuté à l’avant car il y avait moins de découpe. Ce n’était peut-être pas une bonne option car la mise en place fut très difficile à cause des contraintes imposées au contreplaqué par la tonture et le bouge du pont. A peine collé et vissé, tout a sauté comme un ressort, les vis utilisées pour maintenir la pression étaient trop courtes. Les collages sur les barrots ont été réalisés avec du 5230 de chez 3M, choisi pour sa facilité d’emploi et sa tolérance au niveau hygrométrie et température, les assemblages de scarfs ont été faits avec de l’époxy, SP106.

Au départ, nous avions envisagé de recouvrir de teck du plus bel effet, mais devant le coût, nous avons renoncé. Bien nous en a pris, puisque nous avons constaté que, en été, la température du pont est nettement plus supportable, ce qui influe sur la température intérieure; nous avons gagné entre 3 et 5 degrés. Quand il faisait 32 à l’intérieur, on goûte maintenant une certaine fraîcheur à 28! Le pont a été enduit de 2 couches d’époxy, puis de peinture ALLGRIP sur laquelle de la poudre antidérapante a été saupoudrée. La finition due à cette peinture est remarquable sur les parties lisses, mais je ne suis pas sûr que l’antidérapant ait besoin d’une telle qualité.

Tout l’accastillage a été remonté, et c’est un plaisir sans cesse renouvelé que de pouvoir nettoyer le pont sans inonder l’intérieur, ou écouter la pluie tambouriner sur le pont sans craindre les infiltrations.

Haut de page                                                       Détails

 

L'électricité

Un jour, grosse panique : la pompe de cale automatique ne marchait plus. Après investigations, on découvre qu'il n'y a plus ce courant à la sortie du clapet de déclenchement. On change le clapet, rien ne se passe! Après de nombreuses recherches, on découvre, caché sous un placard de cuisine, vissé dans le retour de galbord , un reste de domino qui était sensé assurer un raccord, en plein milieu du câble d'alimentation! Nous avons décidé de vérifier toute l'installation qui était pourtant récente et avons découvert de nombreux dominos volants qui servaient de dérivation.

Décision a été prise de refaire tout le circuit de façon plus fiable.

 

Haut de page                                                               Détails

Le moteur

Le vieux BD4 essence a été déposé pour être remplacé par un Vetus M4.14. La tâche a été facilité par le fait que l’ancien propriétaire avait conservé toutes les documentations techniques, ce qui a permis de calculer un nouveau support moteur à partir de l’ancien et de le réaliser tranquillement en atelier; il est constitué de longerons en frêne collé. Nous avons profité de l’occasion pour décaper toutes les vieilles peintures, faire une gatte étanche, et repeindre avec une belle peinture blanche pour cales.

Les deux anciens réservoirs d’essence de 30 litres placés dans les coquerons arrières ont été débarqués, remplacés par un unique de 80 litres sous le cockpit.

La mise en service (pour le départ de la garantie) a été effectuée par une personne de chez Vetus qui a , sans hésitation, validé cette installation.

 Haut de page                                      Détails

 

Un bateau de ce poids (6,5t) nécessite un mouillage conséquent : chaîne de 10, ancre de 16 kg, et quand il faut remonter tout ça, c’est sportif, dangereux dans des conditions venteuses ou clapoteuses.

Nous avons décidé d’installer un guindeau de 1000w, barbotin horizontal de chez Vetus. Il est alimenté par un batterie de 120 Ah, placée sous une couchette du poste avant. Cette solution a été retenue car elle permet de n’avoir qu’un câble de 10mm² qui traverse tout le bateau pour la recharge, à la place d’un câble de 50 mm² sur la même distance. De plus, cela nous permet, en cas problème moteur de pouvoir remonter le mouillage. Il nous est arrivé également de devoir monter au mat pour régler des problèmes électriques avant la nuit, et le guindeau constitue un excellent ascenseur sans avoir à mettre le moteur en route.

Haut de page

La cuisine

  Elle avait été refaite récemment, mais ne nous convenait pas. Plans de travails non cloisonnés, évier qui siphonne à la gite et ……. Pas de réfrigérateur digne de ce nom. Le vieux "tri mixte" ne fonctionnait réellement bien que sur le 220 volts du port.

Nous avons gardé la structure générale constituée de cloisons et réaménagé le reste. La seule mauvaise surprise a été de découvrir, en démontant la cuisine, qu’une membrure était endommagée. Nous l’avons doublée par une autre en frêne ployé.

L’horrible plan en formica imitation bois a été remplacé par de l’acajou verni et du laiton, une planche à découper en frêne a été encastrée près du réchaud et sert de "desserte chaude", l’évier s’est déplacé en se dédoublant, des fargues dignes de ce nom ont été posées pour empêcher aux choses posées sur ces plans de rejoindre trop vite le plancher.

Et surtout, un réfrigérateur a été installé. Il fonctionne avec une plaque eutectique, le compresseur est refroidi par eau de mer par l’intermédiaire du passe-coque de l’évier qui a été changé. If est situé dans un coffre en coin et est constitué de cloisons en contreplaqué de 15 mm, 6 cm de polystyrène extrudé et 3 mm de PVC pour garnir l’intérieur. L’été prochain nous verra goûter, dans les criques ensoleillées de la Corse ou d’Elbe, les plaisirs du rosé frais et de l’anisette glacée….

 Haut de page                                    Détails

 

L'aboutissement...

C'est quand après tous ces efforts, les moments de découragement, de fatigue, on regarde son travail et on se dit : "ça y est, il est comme nous le voulions, il est beau et fonctionnel, pourquoi pas idéal?".

Haut de page                                      Photos

 

                                       

 

 

Notes techniques :

Pour le pont:

Contreplaqué marine de chez Charles, 15 mm, 11 plis

Époxy SP106, durcisseur rapide pour les collages en hiver, durcisseur lent pour l’enduction au printemps.

Peinture AllGrip , Oyster white pour les partis lisses, avec un agent matant et des micro-billes pour les parties antidérapantes.

Pour le moteur:

Tous les périphériques sont Vetus: Réservoir de G.O, répartiteur à diodes, filtres , batterie, etc…..

Pour le guindeau:

Modèle Picus, de chez Vetus et batterie ….. Vetus.

Pour la cuisine :

 Groupe froid Isotherm avec compresseur Danfoss refroidi par échangeur, et plaque eutectique 

 


 

/noscript>