Boa Vista n'est située qu'à quelques heures de navigation de Sal. De
grandes dunes de sable blanc accrochent le regard, mais cela semble beaucoup
construit. Le paysage semble moins rude qu'à Sal. Une zone de mouillage
organisé avec des coffres jouxte le port. Un navigateur français vient à ma
rencontre pour m'indiquer où mouiller, toutes les bouées sont prises. Comme
je ne suis pas loin des rochers, je plonge pour m'assurer que l'ancre a bien
croché.
Le lendemain, je pars à la découverte de la ville. C'est très différent de
Palmeira, on a l'impression que la ville a eu son heure de gloire, puis
s'est endormie. Pour la réveiller, des travaux d'embellisement sont en
cours, mais opérés sans grande frénésie; il est vrai que l'on voit dans
toutes les boutiques, des souvenirs avec comme slogan: "Cabo Verde, NO
STRESS"!
J'ai repéré sur le web deux agences de location de scooters. Je pars à leur
recherche, sans succès; il faut préciser que la plupart des rues n'ont pas
de nom et que la pleine période touristique commence en novembre. Je me
contenterai de courtes promenades à pied.
Voilà ce qui attire tant de monde, il faut reconnaître que c'est
beau.....
Le béton progresse !
Grand site de reproduction des tortues marines, prudence...
Maio
Il faudra 18h pour rejoidre Maio, à 75 milles au sud.
L'arrivée se fait dans une grande baie où seuls quelques petits bateaux de
pêche sont au mouillage. L'eau est transparente, je vois l'ancre se poser
par 7m de fond.
Le débarquement à terre me semble plus hasardeux : de gros rouleaux
déferlent sur la plage. Je remets l'opération à demain.
Le lendemain, alors que j'observe la plage et les déferlantes depuis le
kayak, je me fais interpeler par une barque de pêcheurs.
Ils me proposent d'embarquer avec eux pour l'atterrissage. Proposition
acceptée avec joie. Je ne pensais pas que ce serait si facile. Ils ont
tellement l'habitude qu'ils ne regardent même pas les vagues, et je n'ai pas
senti quand le bateau s'est posé sur le sable!
Une bande de collègues se précipite pour aider à remonter l'embarcation sur
la plage, ce n'est pas le plus facile. J'essaie de faire ma part de travail,
j'ai l'impression de ne parvenir qu'à m'enfoncer dans le sable ! Je crois
que c'est pareil pour la douzaine de personne qui œuvre. L'engin fait
quelques centaines de kilos, le sillon qu'il laisse dans le sable témoigne
de la difficulté de la chose. Dans un deuxième temps, des rouleaux de
caoutchouc viendront "faciliter" la chose.
Puis c'est l'habituelle recherche des autorités compétentes pour le
check-in. A chaque île, il faut se signaler aux autorités qui nous délivrent
un check-in en échange du check-out de l'île précedente. Parfois cela se
passe au commissariat, parfois à la police maritime, ou encore ailleurs....
Cela fait partie des aléas du voyage! Après 45 minutes de recherche et 2 km
de marche, je trouve enfin le poste de police qui m'envoie à l'I.M.P
(Instituto Maritimo Portuario) sur la plage! Ces fonctionnaires sont
toujours très aimable et cherchent toujours à alléger la situation.
Quelques jours plus tard, alors que le vent se renforce, je plonge vérifier
le mouillage et, surprise, ce que j'avais pris pour du beau sable blanc est
une espèce de dalle sur laquelle l'ancre n'a aucune prise; il faut trouver
du sable. Je remonte le mouillage et commence ma quête. Je scrute le fond,
jette l'ancre quand cela me semble propice, plonge vérifier que c'est
du sable (ça n'en est pas!), remonte le mouillage et recommence.
Heureusement qu'il n'y a pas d'autres bateaux, ça évite de compliquer la
manœuvre. Après deux heures d'essais infructueux, l'ancre accroche enfin
dans du sable....
Promenade dans les salines
Les salines sont des étendues qui se remplissent naturellement d'eau de mer
à certaines époques de l'année, grâce aux marées et aux courants marins,
principalement à la saison des pluies . L'évaporation naturelle assèche les
salines et les saulniers récoltent.
Une fleur au milieu de ce désert de sable.
En revenant de cette promenade dans les salines, la mer a grossi... Il y a
des déferlantes partout sur la plage. J'avise un endroit où elles me
semblent moins grosses, mais je ne parviens pas à embarquer; j'ai de l'eau
jusqu'à la taille. Je m'imagine, passer la nuit sur la plage à attendre que
la mer se calme un peu en regardant Aïta Péa Péa se balancer au mouillage!
Mais une âme charitable a pitié de moi : un jeune garçon, plus hardi et
surtout plus compétent que moi, s'empare du kayak, le déplace de 30m, le
tient fermement pendant que j'embarque. Mon sauveur ! Muite obrigado, c'est
tout je que je peux lui dire . J'arrive au bateau, il fait nuit, je suis
intégralement trempé, mais à bord!