La lancha de Porto Barra


Estefania

Les Açores ont pratiqué la chasse au cachalot jusqu'en 1982, année où le Portugal a signé les accords de la Commission Baleinière Internationnale (CBI).

Le volte-face a été spectaculaire, en passant du massacre à la sauvegarde de l'espèce.

Aujourd'hui, l'archipel ne renie pas son passé, mais l'utilise afin de préserver les cétacés. C'est dans le cadre de cette vérité historique que chaque île arbore fièrement une flotte de "botes" et de "lanchas". Les botes sont ces longues et étroites embarcations qui partaient chasser à la voile ou à l'aviron, les lanchas sont les vedettes à moteur qui remorquaient  les prises.

Le Clube Naval de Santa Cruz de Graciosa possède 3 botes et une lancha. Quand nous sommes arrivés, la lancha était au sec, en piteux état. Nous avons assisté à sa renaissance et à sa mise à l'eau.


Estefania au sec


La mise à l'eau est prévue pour être faite sans moyen mécanique, en larguant le câble qui la retient sur la pente de la cale. On la secoue transversalement pour la débloquer, et elle glisse alors sur des patins graissés, tenue en équilibre par deux prothèses en forme de béquilles finies par des roues. Mais ce jour-là, elle ne se débloque pas, l'équipage doit faire appel à un pick-up pour tenter d'amorcer le mouvement. Mouvement qui se déclenche après plusieurs tentatives. Et la lancha flotte !

Le plus extraordinaire, c'est que l'on m'invite, le touriste, l'étranger, à monter à bord ! Une fois de plus, démonstration de la gentillesse des açoréens.


Philippe.