Nos copains de Naviot sont partis hier pour São Jorge, ceux de Gerfaut, ce matin, vers la France. Maintenant, c'est notre tour.
Quand nous quittons Vila do Porto, nous visons l'île de Graciosa qui nous a échappée jusqu'à maintenant. Quand nous l'atteindrons, nous aurons vu toutes les îles de l'archipel.
Nous risquons de faire une grande partie des 180 milles au moteur, le vent devrait rapidement nous abandonner après le départ. Depuis Santa Maria, il nous est toujours difficile de rejoindre le groupe central, les vents dominants sont de secteur Nord-ouest. C'est la raison pour laquelle, nous préférons faire du moteur plutôt que louvoyer péniblement avec un bateau qui n'est pas fait pour ça.
La première partie se déroule dans des conditions parfaites. Une jolie brise de Nord-est nous pousse vers le Nord-ouest. Grigri, notre régulateur d'allure, s'acquitte parfaitement de son travail, jusqu'en fin de journée, quand Eole nous abandonne. C'est alors Grognard, le pilote automatique qui prend du service. Toute la nuit, nous serons bercés par le doux ronron du moteur. Cette mélodie nous accompagnera aussi toute la journée. En fin d'après-midi, Terceira de plus en plus proche, nous invite à passer la nuit dans sa belle baie d'Angra. La pluie prévue pour la nuit, les menaces d'orages nous poussent à accepter. A 20h40, l'ancre se pose sur le sable noir. Laurette ne comprend pas pourquoi, avec la terre si proche, nous ne débarquons pas; elle finit par en prendre son parti, en songeant qu'ils sont bien étranges ces humains...
Les conditions météos du lendemain ressemblant à celle de la nuit, nous resterons la journée au mouillage.
Nous partons au petit matin sous un ciel menaçant. Les grains inquiétants défilent à l'horizon, sur notre route. C'est là qu'intervient un instrument magique pour les contourner : Le radar : on voit distinctement à l'écran les masses orageuses se déplacer, leur distance, ce qui nous permet de les éviter.
Si ces précipitations sont désagréables, elles nous fournissent aussi de jolies images. Tel cet arc-en-ciel .
Jusqu'à présent, nous avions évité Graciosa en raison de son absence de marina ; le port de pêche de Praia était le seul refuge, avec un nombre de places très limité pour la plaisance, rendant son accès aléatoire. Laisser le bateau au mouillage pour aller visiter l'île une journée ou deux, est toujours risqué.
Maintenant, tout a changé avec la construction de la marina de Bara. Elle a ouvert l'année dernière, nous a-t-on dit; elle n'attend que nous. Nous partons à l'aventure car elle ne figure sur aucune carte, mais nous avons ses coordonnées géographiques.
 En approche de Graciosa |
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Lors de notre approche, nous cherchons l'entrée. La digue semble ininterrompue d'un côté de la baie à l'autre ! Nous finissons par apercevoir une rupture dans les motifs réalisés par les blocs de béton . L'entrée est là, c'est sûr. D'ailleurs il y a une tourelle à l'extrémité de la jetée. C'est bien là. Mais la tourelle qui balise l'ouverture est en fait une pile de portail du jardin de la maison en face ! Nous pénétrons enfin dans la marina.... vide de tout bateau mais aussi de tout équipement.
Nous tournons dans le port, le temps de réfléchir à l'endroit où se mettre. Un homme, sur la petite jetée intérieure nous fait signe de nous amarrer sur la petite bouée au milieu du bassin. Nous hésitons, ne sachant si elle sera assez solide pour nous tenir, et optons pour un amarrage au bout du quai en béton. La meilleure place, le long de ce quai, est prise par un joli bateau finlandais, tout en bois.
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 Nous resterons là pour la première nuit. Pendant que nous nous amarrons, nous faisons la connaissance de Jean-Yves dont le bateau est à Praia, le port de pêche. Nous dînerons le lendemain avec lui et Joëlle sa femme, au Clube Naval. |
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Les bites d'amarrage ne sont pas assez éloignées les unes des autres et ne nous permettent pas un amarrage efficace; nous finirons par nous installer sur la bouée. |
Ici, tout n'est que calme et sérénité. N'en parlez à personne... Il faut
que cela reste ainsi.
Philippe.
P.S. : 39°05,038N 27°59,772W notre mouillage dans la
marina de Graciosa