La Línea-Porto Santo

Emoi à bord


Mercredi , à l'heure du dîner dans le carré, à l'intérieur. Aucun navire en vue, ni à l'AIS. Soudain, "On a une prise sur la canne !". Branle-bas de combat, tout le monde dehors. La canne ondule bizarrement. Je commence à chercher l'épuisette tandis que Philippe remonte la ligne : horreur et stupéfaction. C'est un oiseau ! Nous nous affairons. Philippe remonte lentement, je m'équipe de manches longues , de gants, et je descends sur la plage arrière qui se trouve au ras de l'eau. Elisabeth est chargée du reportage. Dès que l'oiseau, un mètre d'envergure environ, se trouve contre le bateau, je l'attrape en prenant soin de replier ses ailes correctement pour ne pas le blesser. Il est très mécontent et" plante" son bec robuste au-dessus du poignet, entre la montre et le pull; et il maintient la position ! Non, je ne te lâcherai pas l'oiseau ! Au moment du "plantage", le leure (sorte de petit poulpe blanc fabriqué maison dans un sac plastique épais) est sorti de son bec. J'ai éloigné la bête de moi, puis l'ai lancée vers le ciel. L'oiseau est reparti dans un vol majestueux, évidemment. C'était un cagarro, en portugais, puffin en français. Nous étions à plus de deux cents milles des côtes.

Ce cagarro a eu beaucoup de chance car notre hameçon était un trident qu'il est pratiquement impossible d'ôter sans blessure.

Nous avions parcouru des milliers de milles en pêchant en surface. C'était la première fois que cela nous arrivait.

La canne est rangée.....




Cathy