Méditerranée


Dimanche 1ier avril 2018.

 Nous avons passé l'hiver à travailler sur le bateau, à effectuer les finitions qui étaient en attente depuis la mise à l'eau. Tout n'est pas complètement fini, mais on approche du but. Nous devons quitter Port Canto, les gestionnaires ayant eu la "bonne idée" de supprimer les tarifs moyenne saison et de pratiquer ceux de haute saison, à partir du 1ier avril. TOTALEMENT PROHIBITIF. Ils auraient tord de se priver, personne ne proteste !

Nous nous installons un mois au vieux port de Cannes où nous sommes très bien accueillis.


Mardi 1ier mai 2018.

Nous partons pour le mouillage d'Agay. Nous faisons la route en compagnie de notre petit-fils Jules qui guette les dauphins. Malheureusement, ils resteront cachés... Il ne verra que des poissons lunes.

Une fois de plus nous sommes très bien accueillis par Marco et Jérôme.

Nous passerons un mois à finir les ultimes détails et à attendre la bonne météo pour descendre la Méditerranée.


Samedi 9 juin 2018.

Sud-ouest, encore du sud-ouest, c'est ce que nous prédit la météo.  Si nous arrivons à nous dégager des îles d'Hyères, nous pourrons faire route vers Minorque.

Départ à 6 h dans une légère brise. Le vent de sud-ouest nous accueille dès la sortie de la baie et nous tirons des bords, tant bien que mal avec deux ris dans la grand-voile. La route fond (distance réellement parcourue) est médiocre, comme redouté. Nous relâchons sous le vent du cap Taillat, dans la baie de Bon Porte. Très beau mouillage de sable, avec un eau limpide, mais dont les rivages ont été dévastés l'été dernier par les incendies.


Dimanche 8 juin 2018.

Sud-ouest, sud-ouest, sud-ouest..... Ce n'est pas près de changer. Soit on attend tout le mois de juin une hypothétique renverse de vent, soit on y va en sachant que cela ne sera pas une partie de plaisir, 220 milles avec le vent debout.

Nous sommes des héros, alors on y va !

La traversée sera une alternace de calmes pendant lesquels on utilisera le moteur pour faire une route satisfaisante, et de vents parfois violents qui nous obligent à louvoyer sous voilure réduite la plupart du temps. Prise du 1ier ris, du 2ième, du 3ième, réduction du foc, puis le  4ième ris que nous avons fait poser cet hiver par Marie-Sophie de Galaxie Voiles , et quand il n'y en a plus, on amène la grand-voile... Et on relargue un ris, qu'on reprend quelques heures plus tard, pour finir par les larguer tous et se retouver sous génois, avant de lancer la mécanique, en panne de vent.

Mais il y a eu aussi cette nuit, où je rangeais le génois sur le pont, dans l'obscurité, quand deux torpilles phosphorescentes sont apparues devant l'étrave. Les dauphins venaient faire un bout de chemin avec nous. Ils viendront nous voir à plusieurs reprises.

dauphins


Nous arriverons au cours de la 3ième nuit, sans vent, en passant entre les orages. Le noir est complet quand nous jetons l'ancre dans l'anse de Teulera, à l'entrée de Mahon.


Distance parcourue : 259 milles
Vitesse moyenne : 4 nœuds
Vitesse max : 7 nœuds


Le mouillage est réglementé . Nous avons le droit de rester 3 jours après lesquels nous devons partir rejoindre une des nombreuses marinas.

Nous profitons du calme de la cala.


Lors de sa première descente à terre, Lya est prise de frénésie galopante, elle court comme une folle sur la plage couverte de posidonies, avant de se rouler dedans.


A la fin des trois jours impartis, nous gagnons les "îles flottantes" en face de Mahon. Ce sont des pontons mouillés au milieu de la baie. Nous rejoignons la ville après une traversée de 5 minutes en annexe.


Maisons de pêcheurs posées sur l'eau.

La baie de Mahon comprend plusieurs îles, dont l'île du Roi. Un lazaret y a été implanté au XVII ième siècle. Sa restauration commencée il y a quelques années, a été un travail colossal. On peut le visiter. Nous y avons découvert que Minorque a été échangée aux Anglais contre Belle Île en mer, en 1763, par le traîté de Paris.
Certaines salles sont des musées, d'autres reconstituent des scènes d'époque.
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Mardi 19 juin 2018.

Quand nous quittons Mahon, Nous ne savons pas encore si nous nous arrêterons avant Gibraltar.

Si le vent est favorable et nous propulse à bonne vitesse au bon cap, il n'est pas constant en force. Nous manœuvrons souvent pour adapter la voilure aux conditions rencontrées.

Nous passons du spi, à la voilure réduite, sans oublier les trous de vents qui nous obligent à mettre le moteur, mais au moins, on avance dans la bonne direction.

Les nuits sont belles, les dauphins nous rendent visite plusieurs fois .




Gibraltar est en vue quand nous découvrons un filet dérivant, pratiquement pas visible. Il est "signalé" par des flotteurs constitués de bidons de 5 litres, reliés entre eux par un bout, et sur à peu près 1,5 mille. Nous nous tenons à distance de crainte de nous le prendre dans l'hélice. Heureusement que nous étions dans un calme plat, sinon nous ne l'aurions pas vu.




le filet...

Flotteur à la dérive.

Certains filets sont plus visibles que d'autres, celui-ci avec réflecteur radar.

Après 6 jours de mer, nous mouillons dans la baie d'Algeciras, devant le port de La Línea de La Concepción. Pour ne pas revenir trop vite à la civilisation, nous rentrerons au port demain.

Distance surface : 519,67 milles
Distance fond : 536,4
Vitesse moyenne : 4 nœuds
Vitesse max : 8,5 nœuds
Heures moteur : 74