Vers la France


Le 1ier juillet.

Nous avons rendez-vous à Agen le 20 juillet. Si on compte 4 jours pour aller à Port Médoc, une journée pour rallier Pauillac où on démâte, 4 jours aller-retour pour aller chercher le camion "atelier" et au moins une semaine à attendre la fenêtre météo qui nous permettra de traverser le golfe de Gascogne, on risque d'être un peu courts. Surtout si la fenêtre espérée ne se présente pas....
Cathy a l'idée lumineuse : on renonce au golfe, au canal, et on repart vers le Sud, Gibraltar. On pourra laisser Aïta Péa Péa à La Linea et rentrer pour honorer notre rendez-vous.
C'est décidé, cap au Sud.

  Le 2 juillet.

Nous ne sommes pas les seuls à partir aujourd'hui. Certains visent le Portugal, d'autres les Açores. Il subsiste une forte houle des jours précédents, nous nous perdons de vue.
houle

Les alizés portugais sont au rendez-vous. Ce sont des vents de secteur Nord, qui nous poussent dans la bonne direction.  Nous navigons voiles en ciseaux, dérive relevée, entre 6 et 8 noeuds.


270 milles parcourus en 48 heures. Nous explosons nos moyennes précédentes.
La descente le long du portugal est très fatigante. C'est une route très fréquentée par les cargos et autres pétroliers; il faut parfois slalomer entre ces géants qui font jusqu'à 300 m de long.

Heureusement, nos premiers compagnons de voyages apparaissent pour nous distraire de ces monstres.
dauphins
Il s'agit de grands dauphins. Comme leur nom l'indique, ils sont grand, environ 3,50m. Par rapport à ceux que nous connaissions, ils semblent indolents, ne donnent jamais l'impression de forcer pour nous suivre, ça en est presque vexant !
Le vent nous abandonne un peu, nous continuons notre progression vers le cap St Vincent en nous aidant du moteur, quand Cathy découvre de vieux apparaux de pêche qui semblent accrochés au bateau. Immédiatement, elle débraye pour éviter que cela ne s'emmêle autour de l'hélice. Trop tard. Nous ne pouvons que constater le nœud qui s'est formé .  Le tirage au sort me désigne pour aller démêler l'écheveau; ce n'est pas juste, Cathy est nettement meilleure que moi en apnée. Elle me passe quand même une aussière autour de la taille pour me récupérer si le bateau dérivait trop.




L'intervention dure 40 minutes. Pendant ce temps, le bateau dérive vers le rail des cargos. Il est temps de remettre en route avant que notre position ne devienne critique.
Comme le vent va tourner à l'Est, nous allons nous arrêter à Portimao en attendant la renverse de vent. Quand il sera Ouest, nous pourrons faire cap sur Gibraltar.
Le cap St Vincent se dessine dans la brume.
St Vincent
L'arrivée se fait au coucher du soleil.



Comme dit Bohringer : "c'est beau une ville la nuit"....


De jour, rive droite : Portimao



Rive gauche, Ferragudo.


36 heures plus tard, nous repartons. Le vent est passé à l'Ouest et nous pousse vers Gibraltar.



Le 7 juillet, 18h20, nous nous amarrons devant la capitainerie de La Linea de La Conception.

Nous avons parcouru 633 milles en 3 jours et 13 heures.



Vitesse maxi : 9,9 nœuds.
Vitesse moyenne : 5,7 nœuds (6,9 sur la première partie).
Nous allons abandonner Aïta Péa Péa pour quelques temps. Nous rentrons en France en train et reviendrons d'ici 3 semaines pour finir notre périple.