Jusqu'à Santa Maria


14 mai, départ de Nice, direction Lisboa.

Comme d'habitude (c'est la troisième fois), Lya, nous accompagne.
Ce n'est pas sans mal car, si nous avions choisi une chienne de petite taille, c'était pour qu'elle voyage facilement en cabine avec nous. Mais les instances des compagnies aériennes ne sont pas toujours très coopératives et nous avons dû batailler pour arriver à nos fins.


Première étape Lisboa.

Nous y avons maintenant nos habitudes et rejoignons l'hôtel résidence Mar dos Açores. En chemin, nous sommes surpris par la liesse populaire; cette joie ne nous est pas destinée, mais signale aux ignards que nous sommes que le Benfica est champion du Portugal, pour la troisième fois (consécutive?)... Des rues sont barrées, des orchestres installés sur des places, les voitures pavoisées; on croise même un camion transporteur de voitures qui a troqué son chargement habituel pour une troupe de jeunes supporters déchaînés. Tout est fermé. Ce sera un concert de klaxon jusqu'à tôt le matin, mais aussi un feu d'artifice; qu'est-ce-que ça devait être quand le Portugal a gagné la coupe d'Europe !

Une chose pratique à Lisbonne, est la proximité de l'aéroport; on s'y rend en métro, pour une somme modique. Nous sommes parmi les premiers à nous enregistrer pour Santa Maria, on craint toujours qu'il y ait un problème avec Lya. Aujourd'hui, tout se passe bien. Où cela se gâte, c'est au moment de l'embarquement : une file d'attente monstrueuse est devant nous, nous avançons bien moins vite que notre montre ....Dix minutes avant l'heure fatidique du départ, nous avons enfin franchi les contrôles. Nous partons au pas de course vers la porte d'embarquement, qui, comme d'habitude se trouve très éloignée. Lya est contente de pouvoir enfin se dépenser et saute pour attraper sa laisse en courant. Avant d'entrer en salle d'embarquement, j'entends nos noms lancés par les haut-parleurs pour départ immédiat. Le dernier bus qui mène à l'avion n'attend que nous pour partir... V.I.P, s'il vous plait ! Tout ça, parce qu'il y avait une grève des agents de sécurité, et ce n'était annoncé nulle part !
Tout est pour le mieux, nous décollons à l'heure, survolons le Tage et quelques marinas.


Arrivés à Santa Maria, Ricardo nous attend. Il nous dit que le temps est encore maussade, que le printemps n'est pas encore là.

Nous constatons que Marco est toujours là. Nous l'avions rencontré en juillet à Flores où il arrivait d'une transat après 56 jours de mer.
Depuis, il a cherché du travail dans différentes îles, sans succès. Arrivé à Santa Maria en décembre, il attend désepérément une bonne fenêtre météo por rallier Gibraltar. Comme il n'a plus un sou en poche, il survit grâce à la générosité de la mairie. Nous lui assurons un repas chaud tous les soirs.

Nous retrouvons le bateau avec bonheur. Il est parfaitement sec malgré le climat humide, grâce au déshumidificateur installé par notre ange gardien. Il nous reste à le préparer avant la remise à l'eau.

Au travail.

Il faut commencer par ranger: quand nous sommes partis en janvier, nous avions ouvert tous les coffres et équipets, mis tous les matelas en cathédrale, sorti tout ce qu'on pouvait des recoins pour que tout s'aère; maintenant, tout remettre en place.
Puis c'est le tour de l'extérieur avec les voiles à gréer, le gréement à vérifier.

Après une semaine de labeur pas très acharné, nous remettons à l'eau. Pour cela, il faut désenclaver Aïta Péa Péa : un catamaran a été installé derrière nous et empêche l'accès du portique. Ricardo, avec deux de ses employés déplace l'engin avec les moyens du bord :


D'un côté, des trans-palettes,

de l'autre, le clark.

Et ça avance !

Puis c'est notre tour.

Pour rejoindre notre place, il faudra largement contourné ce monstre qui fait le plein de carburant. A peine 1000 l consommés depuis Tahiti... un vrai voilier !

L'engin est impressionnant : 25 m de long pour 12 de large, et il navigue à la voile.

Nous sommes prêts pour notre première étape Nous avions choisi Ponta Delgada à São Miguel, pour son marché bien achalandé. Nous sommes si bien à Santa Maria, que nous décidons d'y rester un peu plus longtemps et de tirer directement sur l'Espagne, tant pis si nous n'avons pas tout le frais qu'on envisageait, on ne manquera de rien. Reste à surveiller la fenêtre météo.

En attendant, petite promenade sur la côte Sud. Nos pas nous mènerons de Vila do Porto à Praia Formosa (environ 8km).








Ombres chinoises sur la capitainerie.

Les escales sont faites de belles rencontres. Ainsi, depuis 3 ans que nous venons à Santa Maria et fréquentons le marché, un lien amical s'est tissé avec Sonia, Notre Poisonnière. Elle n'hésite pas, en sortant de son travail, à se dérouter pour  déposer Cathy qu'elle a vu chargée sur le bord de la route, à la marina.

Dernière promenade avant retour sur le continent.



Cliquez sur la photo pour découvrir la chapelle.

Non, ce n'est pas un poteau électrique, mais bien un christ....





Rita et Ioannis ont créé une chaîne de jolis petits gîtes qui permettent, aux bons marcheurs, de faire le tour de l'île en 5 jours.

Tous les rensiegnements sur leur site.



la "Fábrica da baleia", ancien site de dépeçage des cétacés.


Le "Farol do Castelo" vu de la "Fábrica da baleia".



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"Avec leurs mains dessus leurs têtes
ils avaient monté des murettes...."

Bivouac

Depuis la tente.



Il n'était pas question de quitter Vila do Porto sans dire au revoir à tous ceux que nous avons croisés. Nous avons organisé, au chantier de Ricardo, un apéritif avec tous ses employés et les gens du port. L'arrivée d'un cargo et notre invitation tardive nous ont privé de la présence de ces derniers.
Ils ont découvert le kir, goûté la crème de cassis avec beaucoup de plaisir. Cela nous a donné l'occasion d'approfondir notre compréhension du portugais, quelques invités ne connaissant que cette langue.





Demain, nous partons.Si la météo est toujours d'accord...
Nous avons invité Sonia à venir boire un café. Elle nous a proposé entre 16h et 17h, après que son mari est parti en mer pêcher. Nous avons rendez-vous au Clube Navale.
Nous pensions que son mari était marin-pêcheur, mais que nenni, il part faire un concours de pêche en mer avec ses copains.
Après avoir avoir fait la veuve épleurée sur le quai, elle nous rend visite à baord, avec ses trois enfants.

Sonia reste dans le cockpit, pendant que ses enfants visitent le bateau. Nous passons ainsi quelque temps à deviser en portugo-anglo-français. Quand  l'un de nous ne parvient plus à se faire comprendre, Sonia lance : "Cathia, ajuda!" pour appeler Cathy à la rescousse pour traduire !
Rencontre trop brève. Nous avions offert une bouteille de kir, Sonia nous a confectionné une conserve de bonite.... Ils nous quittent tous les quatre.
Inès, l'aînée reviendra  une heure plus tard avec un pain tout chaud pour notre traversée. C'est un litote de dire que nous quittons cette terre hospitalière à regret.
Mais nous reviendrons !