De Santa Maria à Camariñas


Dimanche 4 juin.

Depuis plusieurs jours nous attendons la bonne fenêtre météo pour partir. Nous étudions les fichiers Grib qui sont des cartes de prévision des vents sur une semaine.


On a une carte toutes les 3 heures, sur une période de 8 jours.  Notre traversée doit durer entre 8 et 12 jours, en fonction du vent, cela nous donne une bonne idée du temps que l'on va rencontrer. Mais nous avons constaté sur nos précédents voyages qu'au-delà de 3 jours, ce n'est pas souvent exact, et que les forces de vent sont minorées par rapport à ce qu'on rencontre.
C'est déja une bonne base, nous partons.
C'est avec émotion que nous quittons Santa Maria et tous ces gens que nous avons rencontrés. Marco qui ne devrait plus tarder à partir, lui aussi, nous fait de grands  signes au bout du ponton.
Le moteur nous aide à nous éloigner de l'île dans une brise très légère. Passé la pointe Castelo, nous touchons le vent et faisons taire la mécanique. Une jolie brise de Nord Ouest nous pousse à 5 nœuds. Le bateau ne force pas, l'équipage non plus. Nous passons les îles Formigas sous un beau soleil. L'endroit est sinistre; c'est un petit amas de cailloux isolé, battu par les flots, même un jour de beau temps comme aujourd'hui.
Avec la nuit, le rythme des quarts s'installe. Comme d'habitude, Cathy est gaillarde, et moi quelque peu barbouillé, mais ça ne durera pas plus de deux jours.... Mais notre souci, est Lya. Notre petite chienne refuse de faire ses besoins sur le pont. Il lui faut de l'herbe. Pourtant Cathy en a coupé, mais rien n'y fait, il lui faut de l'herbe FRAICHE. Et pourtant, elle ne pourra pas tenir une semaine comme çà. La solution : BIERE, on va la saouler pour que ses inhibitions tombent, plus un diurétique. Le résultat est à la hauteur de nos attentes, et Lya n'aura plus de problème sur toute la traversée.
La routine de la coisière s'installe : cuisine, manœuvre, sommeil.
Chaque jour, nous consultons les fichiers grib que nous avions chargés avant de partir et ils sont conformes à ce que nous rencontrons. Nous les utilisons pour choisir notre route au mieux. La route la plus rapide n'est pas toujours la plus courte, mais celle qui rencontre les vents favorables. C'est pour ça que nous ne visons pas directement la pointe de l'Espagne mais que nous tirons au Nord pour ensuite infléchir notre route vers l'Est.
Les réductions de voilure succèdent aux renvois de toile, nous avançons bien. Nous ne verrons le soleil qu'un jour, mais il ne fait pas froid. L'avantage est que les nuits sont sèches, et c'est beaucoup plus agréable pour les quarts nocturnes.


L'inquiétude de cette traversée est le passage du rail. C'est le dispositif de séparation du trafic qui organise au large du cap Finisterre une espèce d'autoroute pour les navires.
Pi

Les triangles bleus sont les navires que nous recontrons. Si nous décidons de couper le rail, il faut le faire à angle droit, sans gêner les bateaux qui l'empruntent et sont proritaires. C'est très dangereux, et nous décidons de contourner le dispositif par le Nord. La veille doit être très attentive et nous devons anticiper les changements de cap. Malgré leur taille (jusqu'à 300 m), les navires disparaissent dans la houle.





 Le vent faiblit et nous nous aiderons du moteur pour nous sortir de là.
Pour la première fois de notre traversé, les dauphins nous accompagnent. Cela énerve beaucoup Lya qui ne supporte pas d'autres animaux dans son jardin, si elle ne peut pas jouer avec eux.






Une fois le rail franchi, il ne nous reste plus qu'une vingtaine de milles pour rejoindre Camariñas.
L'approche est délicate, il y a des routes très précises à suivre, données par des alignements pour éviter les cailloux qui débordent de la passe.


A babord...

A tribord !

Après 7 jours et 2h30, nous nous amarrons à Camariñas, en Galice.


Distance parcourue : 924,56 milles
vitesse maxi : 9,7 nœuds
vitesse moyenne : 5,4 nœuds