TERCEIRA



Angra Do Heroísmo, capitale de l'ïle de Terceira est classée au patrimoine de l'UNESCO. C'est peut-être pour cette raison que l'impression ressentie en découvrant cette ville est très différente de celle ressentie dans les autres parties de l'archipel que nous avons visitées. La ville a été partiellement détruite lors du tremblement de terre du 1ier janvier 1980; elle a été reconstruite à l'identique, ce qui explique l'aspect neuf de certains quartiers. D'autres font beaucoup plus "authentiques"... Ici, beaucoup de couleur sur les façades. Ailleurs, les murs sont généralement blancs, avec seulement  des entourages d'ouvertures colorés. Les églises, aussi, jouent la carte de la couleur : jaune, bleu, rouge.... alors que l'on avait l'habitude du noir et blanc.
En journée, la circulation est dense, les petites rues étroites ne favorisent pas la fluidité.

Des façades partiellement détruites, restaurées, cachent un parking.

Nous avons loué une voiture pour 2 jours et partons à la découverte de l'île.


Le cratère de Terceira dans la brume.

Paysage de Terceira.

Belle visibilité : nous voyons São Jorge à 40 milles.

Et Graciosa à 50 milles.


Ce bel édifice datant de 1908 a été détruit par le séisme de 1980. Il a été remplacé par la magnifique construction ci-contre, digne de la fusée du professeur Tournesol.

Gruta do Natal : tube de lave découvert dans les années 60.

Coulée de lave

Contrairement à ce qu'on voit en France, la grotte est aménagée sommairement. On est vraiment dans le tube de lave. Ici, pas de sol bétonné, de rambardes de protection. Le décor est brut.
En face de l'entrée de la grotte, un petit lac aux abords marécageux




Il a fallu trouver un camping pour la nuit. Le seul de la côte Nord n'est pas très visité à cette époque. Nous nous sommes même demandé s'il était ouvert.
Il est entouré par les vignes. Ici, la vigne ne court pas dans la forêt, mais est contenu dans des enclos de 3m sur 3, le sol est recouvert de cailloux volcaniques, et elle rampe sur le sol.
Les murs sont assemblés sur un principe constructif déconseillé dans tous les manuels de construction; les pierres posées les unes sur les autres, avec des jours entre... Peut-être que le vent passe à travers et sa pression est-elle moins importante ainsi.

Des jeunes fille tiennent le bar du camping. Elles ont été suprises de voir des campeurs arriver. Elles nous ont communiqué un tarif , puis sont revenues nous voir pour nous dire qu'elles s'étaient trompées, que c'était un peu plus cher. Nous sommes quand même restés. Plus tard dans la soirée, en revenant du restaurant, la gardienne de nuit, surprise de nous voir, me demande de payer d'avance. Je lui demande s'il est possible d'avoir un petit déjeuner ou au moins un café au bar, le lendemain vers 8h. Pas de problème. Son compagnon m'entreprend, m'explique qu'il y a beaucoup de choses à voir et à faire sur l'île, et s'insurge quand je lui dis que nous partons le lendemain matin.
Après une nuit peuplée de bruits étranges, nous nous installons sur la terrasse de l'accueil en attendant l'ouverture du bar. 8h, 8h30, 9h, toujours fermé. Je comprends pourquoi il fallait payer d'avance.
A 9h30, nous levons le camp. Tout est tranquille dans la réception...


Nous nous arrêtons un peu plus loin, dans un bar, pour prendre ce précieux breuvage matinal auquel nous n'avions pas eu droit. Quand je demande (en portugais), un thé vert, l'incompréhension se lit sur le visage du serveur. Je modifie la demande avec du thé noir, et là, c'est la stupéfaction dans ses yeaux éteints... D'un geste d'impuissance, il nous montre la machine à café. Va pour un café ! Quelques instants plus tard, le patron arrive, nous dit quelques mots sur le temps qu'il fait (en anglais). Nous nous demandons si notre premier interlocuteur était ivre, un peu simple, ou les deux. Il nous quand même été dur de contenir notre fou-rire.



L'aspect rustique des Açores est souligné par les moyens de production ou de récolte que nous apercevons.

Nous visitons Praia da Vittoria, l'autre port de Terceira. Ni la marina, ni l'environnement ne nous semble aussi accueillant que Angra. Il y a cependant de jolies choses.



Terceira, comme les autres îles des Açores, comme le Portugal en général est un lieu très pieux. Alors et Dieu dans tout ça ?
Dieu, non, l'Esprit Saint oui ! Ou plus exactement, Espírito Santo !
Espírito Santo fait l'objet d'un culte tout particulier. Partout dans l'île, des autels lui sont consacrés. Ce sont de petites maisons, très coquettes, très colorées.




En ville, la fête se prépare; la Sanjaoninos ou São João, ou Saint Jean, 7 jours de fête. Des défilés tous les soirs, sur un thème différent, des stands de restauration et de boisson installés sur l'esplanade du port et en ville. Et bien sûr, tous les soirs, sur le port, une scène avec de la musique jusqu'à 3h30....
La ville est pavoisée, certaines façades décorées.

Qu'on ne s'y trompe pas, ceci n'est qu'une façade. Derrière ce n'est qu'un champ de ruine en cours de reconstruction. C'est d'ailleurs souvent le cas dans Angra. Nombre de façades ont été refaites pour ne pas déparer les beaux alignements, mais il n'y a rien derrière.


Il ya les espaces officiels où l'on vend des souvenirs, à boire, à manger, etc... Et il y les espaces non officiels où l'on vend des souvenirs, à boire, à manger, etc..




Comme à Cannes pendant le festival, les spectateurs apportent leur chaise pour assister aux défilés.


L'île de Terceira est friande de tauromachie.






Et pour ne pas mourir de soif pendant les festivités, le vendeur ambulant, de bière pression.

L'avant dernier jour de fête, le spectacle est sur l'eau : régate invitant tous les bateaux du port, et course de baleinière traditionnelles.


Le comité de course.

Les bateaux sur la ligne de départ.


Tous types de bateaux participent, du plus grand au plus modeste.

Remorqueur de baleines, reconverti en remorqueur de baleinières.

Baleinière.







Le lendemain dimanche, derrnier jour des festivités, c'est le jour de la Tourada Corda, sur le port. Il y en a eu en ville pendant la semaine, mais celle-ci est la dernière, l'apothéose.
Il s'agit d'un lacher de taureaux que les spectateurs énervent en se prenant pour des toréadors. Les gens viennent 2 heures en avance pour avoir une place de choix. Quand le spectacle commence, il y a foule.




Ceux qui exitaient le bel animal
Y voyant un amusement banal
Quand du taureau ils virent les naseaux
Firent feu des deux fuseaux
Gare au taureau Oh Oh Oh....



Le jeu consiste à énerver l'animal. Quand "l'énervant" se trouve en facheuse posture, tombé à terre, bousculé par le taureau ou encorné, une équipe saisit la corde accrochée au taureau pour essayer d'entraver la bête.
Je pensais que le spectacle m'amuserait.....
Pourquoi faut-il que l'homme s'amuse aux dépends des animaux?
Encore heureux qu'au Portugal la mise à mort est interdite.

La fête est finie.
C'était une belle fête.
Beaucoup de monde, une ambiance conviviale et saine.
Pendant la Sanjaoninos, pas de problème, il n'y a jamais de de rixte, de violence. Beaucoup de gens pourraient s'inspirer de cette façon de s'amuser.

Maintenant, il est l'heure de partir. Prochaine destination : Flores, une petite île dans dans l'extrème Nord Ouest de l'archipel, si Eole est avec nous.

Philippe.