SANTA MARIA

Jeudi 19 mai 2016


3 jours que nous sommes arrivés. Nous n'avons pas arrêté.

Nous avons découvert que nos vêtements soigneusement rangés dans les coffres ont souffert de l'humidité. Tout sent la cave. Nous en sommes à 5 lessives (heureusement à la machine). En attendant, on ne peut rien ranger! Aujourd'hui, c'était le premier jour de pluie; un crachin breton, bien dense. Là-bas, on dit que cela ne mouille que les C..., alors on doit l'être!

Mais ça y est, on attaque les choses intéressantes. Cet après-midi, nous avons gréé : mise en place des voiles démontées pour l'hiver, installation des manoeuvres (cordages). La mise à l'eau est prévue pour lundi, si la météo est correcte.

Pour fêter ça, nous sommes allés au bar du Clube Navale boire une bière. Confortablement installés à la terrasse, au soleil, nous savourions l'instant quand, une voiture est arrivée, sono tonitruante, et s'est garée sur le parking, juste en dessous. En est sorti une espèce d'olibrius torse nu, en bermuda, qui s'est mis à danser. Du plus haut comique. Il enchaînait les "figures",  visiblement, pour son plus grand plaisir. Les rares badauds l'ont encouragé. Quelques minutes plus tard, il repartait en saluant ses spectateurs. Un moment étonnant et bon enfant!


Scènes de la vie quotidienne

La journée du port est rythmée par les mouvements des bateaux de pêche.

Techniques de sortie de bateau.

Première méthode.

préparation

Préparation du câble de remorquage.

On fixe le câble.

Et le bateau sort, tiré par un gros treuil. Des cales graissées, posées sous la quille facilitent la remontée.

Vous avez remarqué? Un bateau à ROUES.


Seconde méthode.



L'approche.



A l'abordage... Il faut bien viser.


Et voilà! Sans se mouiller, c'est le 4x4 qui tracte.
Toutes les remorques sont faites sur mesure; le bateau est parfaitement maintenu, sans le réglage fastidueux des classiques patins.


Lundi 23 mai


Yes ! D-Day
Oui ! Jour J
Vous l'avez compris, c'est la mise à l'eau. Aïta Péa Péa va retrouver son élément.
Le portique prend délicatement le bateau dans ses sangles, le soulève et s'arrête.
Dernières retouches d'antifouling (peinture sous-marine) aux emplacements d'appui, une nouvelle anode sur la dérive...
  Ricardo, le chaperon du bateau pendant l'hiver, mais aussi le boss du chantier.

et c'est parti, direction la darse.

Le grutier est très fier de son matériel. Il nous en fait longuement l'éloge, malheureusement, on ne comprend pas grand chose, mais on sent son enthousiasme.


Aïta Péa Péa touche enfin l'eau. Toujours inquiétant. On vérifie les vannes, le presse étoupe qui vient d'être changé, la circulation d'eau du moteur. Tout va bien.
Le vent souffle fort. En sortant de la darse,  il nous déporte vers les bateaux ammarrés sur le ponton tout proche. On les évite "magistralement" et nous rejoignons notre place où Ricardo nous aide à la manoeuvre.
C'est bon un bateau qui bouge !
Maintenant, nous attendons une météo favorable pour commencer notre route.


  Samedi 28 mai


Nous sommes toujours à Santa Maria. Il y a une fenêtre météo aujourd'hui et demain pour partir sur le groupe central, mais.... on ne peut pas, nous attendons la livraison de cartouches de gaz pour nos harnais-gilets gonflables.
En attendant, nous allons assiter à La Régate : Regata Ecológica. Il s'agit, sur un petit parcours dans le port, de faire flotter et avancer un engin fabriqué à partir de matériaux de récupération. Comme toutes les manifestations ici, cela se passe dans une ambiance très conviviale.

Les "engins"


Catégorie "TRES JEUNES"
Catégorie "A PEINE MOIS JEUNES"
Catégorie "VIEUX"



Chaque équipage a ses groupies.
Lya aussi.

Les petits courent un parcours court, à une seule bouée.
Le départ est donné par une corne. Les deux équipages s'élancent. L'équipage mixte sur son "bambous-bidons-de-pétrole" fait forte impression.
Les 2 filles sur sur leur bidons-d'eau-ruban-adhésif ne peuvent embarquer ensemble. Qu'à cela ne tienne, l'une pagaie pendant que l'autre propulse avec les jambes.
Les mixtes ne parviennent pas à maintenir leur trajectoire, partent à l'abordage d'un bateau de pêche, tandis que les filles, toutes les deux dans l'eau maintenant, les distancent impitoyablement.
Mais avoir la hargne ne suffit pas toujours pour gagner.
Les filles finissent largement en tête, sous les vivas de la foule en délire.

Deuxième catégorie, à peine moins jeunes. Trois embarcations en lice. 
A gauche : bidons-de-pétrole-bouteilles-d'eau-planches, nous l'appellerons "planches".
Au centre : bidons-de-pétrole-bambous-sacs-de-courses, nous l'appellerons "bambous".
A droite : chambre-à-air-de-camion-contreplaqué-ficelle, sera "camion".


Dès le départ, "planches" et "bambous" optent pour l'option pagaies-nage.



Camion ne tarde pas à en faire de même.
Au passage de la bouée, "camion" a une légère avance sur "bambous".


"Camion" franchit la ligne en tête. Il faut noter la performance : essayez de faire avancer droit un engin circulaire. Beaucoup n'y arrivent déjà pas avec un engin plus conventionnel !

Au tour des "VIEUX", maintenant. 2 embarcations en lice.

Les "cheveulux"

Les "normaux"

Alors que dès le départ, les "normaux" tentent d'éperonner les "cheveulux", les "cheveulux" prennent l'avantage.

Le passage de la bouée est quelque peu compliqué, les deux équipages la prenant dans des sens opposés.

La fière embarcation des "cheveulux" se disloque sur la ligne d'arrivée dans les éclats de rire des spectateurs.
 La régate se termine par la remise des prix au Clube Naval. Chacun se voit décerné un diplôme de participation, plus un trophé par catégorie. Nous avons été surpris par le respect de chacun pendant cette cérémonie. Tous les spectateurs étaient attentifs, silencieux, quand la personne qui remettait les prix parlait, sans micro. Pour avoir assisté, en France, à des spectacles scolaires, pendant lesquels les parents ne prêtent attention qu'au moment où leur enfant passe et parlent le reste du temps, je peux vous dire quel est le peuple le plus civil....



Toute cette manifestation s'est déroulée dans une ambiance particulièrement conviviale. Personne ne se prend au sérieux, même si la participation implique beaucoup de travail de préparation. Les supporters encouragent indifférement un équipage ou un autre. Tout est prétexte à rire.
L'année prochaine, si nous avons les moyens de faire un engin, je sais ce qu'il faut faire pour gagner....... Mais ce n'est qu'un jeu !


Jeudi 2 juin


06h25: démarrage du moteur.
Une petite fenêtre météo s'ouvre. Nous devrions parvenir à arriver à Ponta Delgada. Il le faut, Bernard arrive dans 3 jours, ce ne serait pas sympa de le laisser dormir à l'aéroport le temps qu'on arrive... peut-être...
Le vent d'ouest, pas trop fort, ne devrait pas être un obstacle. En effet, légère brise, mais mer croisée due aux vents violents de ces derniers jours. Nous progressons au moteur. En revenant de l'avant où j'ai ramassé les aussières, je ne me sens pas très gaillard. A la question de Cathy "ça va?", réponse "non". Question suivante : "tu veux manger quelque chose?", réponse "oui, quand j'aurai vomi..." . Cela n'arrivera pas, et je me nourrirai de pain beurré pendant quelque temps.
La fenêtre est à peine entrebaillée, la pluie doit revenir ce soir accompagnée d'orages. Il ne faut pas traîner. Le vent arrive doucement, mais nous gardons le moteur pour ne pas nous faire mouiller avant d'arriver. Sous foc, grand-voile et Yanmar nous marchons à 7 noeuds.
A mi-chemin, alors que nous voyons encore Santa Maria, São Miguel se dessine sous les nuages.

Santa Maria
Santa Maria

16h25 : nous accostons à Ponta Delgada, juste avant les premiers grains de pluie promis par le météo.


Philippe