FLORES

C'est l'île la plus occidentale des Açores : 39°25' de longitude Ouest. C'est souvent la première terre touchée par les bateaux venus de l'autre côté de l'Atlantique. Nous sommes les seuls à ne pas avoir traversé. Beaucoup viennent des Antilles, d'autres des USA ou du Canada, quand ce n'est pas St Pierre et Miquelon.
Le port de Lajes, à l'image de l'île, est minuscule. La marina est récente, certaines installations succintes. Le capitaine de port nous a bien précisé que les douches étaient gratuites, ce qui est rare aux Açores, mais ...... elles sont FROIDES !

La plage, juste à côté du port, avec ses barbecues, et ses abris, comme s'il pleuvait aux Açores...
Sur le tertre qui surmonte le port, une cabane de planche abrite un billig sur lequel Sarah et Jean-Philippe font des galettes et des crêpes pour financer leur vie nomade en bateau.
Le relief escarpé rend la marche quelque peu difficile, quand on n'est pas de grands marcheurs. Les sommets accrochent les nuages, et il faut bien choisir son jour si on veut aller voir les caldeiras, les cratères des anciens volcans. Certains randonneurs en ont fait le tour dans le brouillard, sans les voir.
La première promenade a pour but une fajà, espèce d'affaissement volcanique entre des falaises de bord de mer. environ 4,5 km aller, autant au retour.

C'est là-bas, où c'est tout plat qu'il faut aller.


Certains endroits sont sécurisés,

d'autres pas du tout.


La fajà.

Aux Açores, comme à Madère, on trouve souvent ces "constructions", en terrain caillouteux.

Au pied de la falaise, une maison à louer. Pour ermite(s), exclusivement.

Sur la route du retour.

Et toujours ces routes bordées d'hortensias.


La capitale de l'île, Santa Cruz n'est à qu'à 5 milles de Lajes par la mer, mais à une vingtaine de km par la route. Avec des voisins de ponton nous décidons de monter à la capitale. Il s'agit de ne pas manquer le bus, il n'y en a qu'un. Nous sommes à l'arrêt, 20 minutes avant.  Quarante minutes après, toujours rien à l'horizon. Devant le peu de fiabilité des transports en commun, Cathy et moi renonçons à aller à La Ville.
Le lendemain dimanche, en étudiant les horaires, nous découvrons que le bus attendu fonctionne bien tous les jours, sauf... le week-end. Il faut apprendre à lire avant de médire.
Nous y arrivons quand même.
Le guide nautique déconseille de venir à Santa Cruz. Maintenant, nous comprenons mieux pourquoi. Ce ne sont que des cailloux partout.



Dans le port, les bateaux ne restent pas à l'eau.
Ils sont tirés au sec, avec la grue, à gauche de la photo.

Même les pêcheurs sont stationnés à terre quand ils ne travaillent pas.

A l'horizon, Corvo. Isabelle Autissier nous a dit qu'on ne pouvait pas passer par les Açores
sans aller  voir la caldeira de Corvo : Impensable.

Depuis un siècle, le paysage n'a pas changé, aux antennes près.

Un fête se prépare. Pour installer les baraques de restauration rapide, pas  besoins de grands moyens. Quelques gars bien solides suffisent.


Le tour de Santa Cruz est vite fait. Il n'y a pas vraiment de centre historique. Le musée de la baleine est très intéressant. A voir.

Nous revenons à Santa Cruz quelques jours plus tard; c'est le port de départ de la navette qui va à Corvo. Le mouillage de Corvo n'est pas très sûr, et si nous voulons aller visiter l'île, le plus simple est de laisser notre bateau à Flores et de prendre cette navette.
Nous avons réservé notre passage quelques jours à l'avance, en espérant que les prévisions météo seront fiables, cette fois-ci.
Le bus passe trop tard, c'est un taxi qui nous emmènera.
La navette arrive de Corvo. Elle contourne les rochers, se faufile entre les cailloux et accoste enfin contre le quai. Le chargement du matériel commence, puis c'est le tour des passagers.


L'intérieur de la navette ressemble à celui d'un petit avion avec ses 12 places et son poste de pilotage.
Lya s'accommode bien de son sac de voyage.
Après 35 minutes de traversée, nous arrivons sur la terre promise !

Les 2 taxis de l'île sont là. Un des chauffeurs nous donne sa carte en nous expliquant, que le soleil arrivera vers 14 h, et qu'on pourra monter au cratère. Avant, pas la peine.
Cela nous semble honnête; en attendant, nous allons visiter le village.
400 habitants. Tout le monde se connaît. Les nouvelles têtes sont tout de suite repérées, tout le monde nous salue, certains nous demandent d'où on vient. Beaucoup parlent anglais pour avoir travaillé au Canada ou aux Etats Unis.
Le tour est vite fait. 3 moulins,des jardins alimentaires, du patchwork, de petites rues abruptes, une église, une fromagerie, un centre de l'environnement, et même une banque dont la porte reste grande ouverte...







Pique-nique le midi, dans un décor açoréen, puis départ vers la caldeira. Notre chauffeur nous prévient qu'il vaut mieux ne pas y aller, il n'y a rien à voir. On est venu pour voir le cratère, alors on y va quand même.
Mais si, on voit .... RIEN .
Au moment de partir, Carlos, notre chauffeur nous a fait redescndre de voiture en voyant une éclaircie arriver. Fausse joie ....
Et voilà ce qu'on aurait dû voir .
 
En redescendant, Carlos nous arrête à un point de vue sur La Ville.


Ensuite, c'est le grand tour  qui se finit sur La Plage : un beau sable noir, très fin.





Puis c'est le retour au port où la navette nous attend sagement, pendant que des chèvres sauvages escaladent les falaises.



Retour à Flores un peu moins rapide que l'aller en raison d'une mer et d'un vent contraires. Quelque peu mouvementé. J'en connais qui n'auraient pas apprécié.

Un soir, nous voyons un petit bateau entrer dans le port; il a l'air mal en point. Il a du mal à manoeuvrer; quelqu'un le remorque avec son annexe, tandis que d'autres l'aident à accoster.
Ce qu'on voit dépasse l'entendement.
Marco, arrive des Antilles après 56 jours de mer. Son voilier, bas sur l'eau, est surchargé d'un désordre inextricable. Il est quasiment impossible de se déplacer sur le pont tant il est encombré. A l'arrière, au-dessus de la barre, un gros tas qui semble être une annnexe roulée, un vague portique en PVC-bambou pour le panneau solaire...
Il n'a pas mangé depuis 2 jours, tout est trempé. Nous le prenons en pitié et l'invitons à bord pour se sustanter. Pour lui, rien d'extraordinaire, il vit ainsi depuis 25 ans. Il travaille aux escales pour gagner sa pitance et repartir. Il s'est même fait attaquer par des pirates, deux fois, au Brésil et aux Antilles, et s'est fait dépouiller du peu qu'il possédait. Il envisage de regagner l'Italie, son pays natal.
Une chaîne de solidarité s'organise; un lui répare son pilote, un autre lui fournit le matériel de nettoyage, un autre lui donne une amarre, etc...




Avec nos voisins de ponton, Joël et Sophie, nous sommes à la recherche d'une voiture pour visiter l'île.
A Lajes da Flores, se prépare une grande fête : La fête des émigrants. Une fois par an, en juillet, les émigrants açoréens viennent se retrouver ici. Ils viennent des autres îles, mais aussi, d'Europe, d'Amérique du Nord et du Sud,... Dans ces conditions, plus un véhicule disponible. Nous finissons par en trouver un à louer à un particulier. La voiture est vieille et nécessite un appoint d'eau régulier. Nous découvrirons que de régulier, on arrive très rapidement, à très fréquent : arrêt tous les 1/4 d'heure, radiateur en ébullition ...

Nous longeons la côte Est, arrêt à Santa-Cruz, puis direction le Nord.

Ponta Delgada. Homonyme de la capitale des Açores sur l'île de Sao Miguel. On retrouve dans beaucoup d'îles, les mêmes noms; ils correspondent souvent à une particularité géographique.

De plus près.


Un peu plus loin, le phare, avec sa drôle d'antenne. A quoi peut-elle bien servir? J'aimerais que vous me le disiez...





L'île la plus occidentale d'Europe : îlot du Monchique.
Sous la cascade, un petit étang. On peut s'y baigner; l'eau y est bonne.




La fête des émigrants est l'occasion de manifestations à terre et en mer. Du foot en salle (bof!) mais aussi des courses de baleinières, à voile ou aux avirons. Ce sont toutes des embarcations ayant pratiqué la chasse à la baleine. Devenues bateaux historiques, elles sont parfaitement entretenues par des équipes de passionnés. Elles sont venues de Faial, Pico, São Miguel, Santa Maria, Graciosa, São Jorge et Terceira. Elles arrivent par le ferry qui a fait escale dans toutes les îles pour amener tous les participants "locaux". Celles de Flores ne participent pas aux régates de voile, elles n'ont pas d'équipage. Il faut préciser que la manoeuvre est très délicate sur ces bateaux très toilés.


Préparation de la mise à l'eau.

Mise en place du safran.

Les baleinères sortent du port, à la pagaie. Elles sont ensuites remorquées par grappes de 4, par deux remorqueurs, eux aussi d'époque. Arrivées parallèlement à ligne de départ, elles sont larguées,  envoient les voiles, et c'est parti.


Chaque manche est très disputée. Les chavirages à l'empannage sont monnaie courante. Les "naufragés" reviennent en remorque.

Retour aux avirons.

Les spectateurs.


Le soir, la fête bat son plein, à terre.

Les camions de vente ambulante ont fait le voyage depuis les autres îles.
Aux Açores, pas une fête sans défilé : les écoles, les associations, les philarmonies locales .



Dans les philarmonies, les deux sexes sont présents, tous âges confondus.

Hors du cadre strict d'une fanfare, 3 jeunes saxophonistes exhubérants "harcellent" les jeunes musiciennes...


La nuit tombe; dans une ambiance de plus en plus festive, le défilé s'anime. Un groupe de danseurs, dans des costumes dignes des "Cœurs de l'armée rouge" donnent un ton débridé à la fête.

Une mise à jour du site dans le bureau du webmaster, et c'est fini pour Flores.


Il y aurait encore beaucoup à dire et à montrer. Il suffit d'y venir pour saisir la magie du lieu. Avis aux amateurs.


Prochaine destination, Horta, île de Faial, à 140 milles où nous attendent Frédéric et sa Frida.