Bernard est venu nous rejoindre à Ponta Delgada. Nous lui avons demandé d'écrire ses impressions. Les propos et les formulations n'engagent que lui.



Marseille /Lisbonne /Ponta Delgada.


Même si dans un premier temps ce ne sont que des aéroports, ils sentent l'eau salée, le varech et parfois même cette odeur de laisse sur l'estran donc exotisme croissant à chaque étape. Arrivée à PDL. Air port, Gt briffé : prendre le bus pour marina turismo , pas de problème sauf qu'il y a 3 arrêts !  - "Quel arrêt ? " - "?" Je préfère ds celui du milieu et je pars avec le plan où sont pointés les arrêts. Le car s'arrête devant l'hôtel "Océano Açores " immense usine à gaz à touristes . Mais personne , j'attends un moment et je retrafique  mon portable qui n'avait pas redémarré à la sortie de l'avion, rien à faire !  Merci voilà beau et en plus , il commence à faire froid , je suis étonné. J'ai éteint et en plus mis mode avion, j'en sors pas ,je suis couillon tout de même. Ce qui est  sûr c'est que je ne mettrai plus mode avion avant de bien savoir comment ça marche ! Au bout d'un moment, ça marche , évidemment on ne s'attendait pas au même endroit !  Pour se remettre, on prend unen bière, l'horizon me paraît du coup plus sympa. 
Tel est la fin du premier chapitre, le deuxième s'intitulera : le bateau,  premières 24 heures.


No 2  Le bateau : les premières 24 heures.

Première nuit dans le bateau , je ne ressens pas trop le roulis ni le tangage, rigolez pas on est à l'arrêt mais des  bateaux pousseurs chahutent  la mer juste à côté dans le port de commerce où règne une activité jour et nuit . Il faut dire aussi que je me suis levé tôt la veille pour aller prendre l'avion à Marseille et que je suis fatigué , sans compter les attentes  ( le pompon 5h à Lisboa ) . Les bruits liés au bateau et à l"environnement sont vite intégrés et participent même à la douceur du sommeil. Lever tard . La première journée , j'ai parfois un léger mal de mer , mais comme on est au ponton , il suffit d'aller se balader sur la terre ferme sans oublier le badge pour pouvoir réintégrer les pontons . On peut aussi s'allonger pour que le mal disparaissest ou s'atténue. L'espace vital dans le bateau est mesuré ,  plus petit que le Mobil home mais quand même plus grand que le camping car . Quand on est tous les 4 à l'intérieur , il vaut mieux réfléchir à ce que l'on veut faire si on ne veut pas déranger les gens pour rien . Eh oui 4 ! Lya n'apprécie pas d'être pietinee. ..nom d'un chien !


No3  l'île de Santa Maria. (*)

Déjà : couleurs vives du ciel delà mer et de la végétation luxuriante mais un peu étrangère . L'impression pour les villes et villages est celle du Mexique des films de Cow boys à cause de la nette prédominance du noir des pierres et du blanc des murs partout : maisons , bâtiments , chapelles  , églises,  baliments communaux et de la  région  (les Açores sont une région avec une grande autonomie ) . Le marché est sympa,  on y trouve de tout à commencer par les fruits et légumes car la production de cette île est importante , ne pas oublier les ananas : sublimes ! Les produits de la mer évidemment dont Kathy et Philippe sont friands et trouvent des accommodements différents à chaque plat  . J'ai oublié le fromage local de chèvres,  de vaches ou du mélange des deux. 


(*) NDLR : L'état de fragilité psychologique et physique de l'auteur, dû à l'univers en mouvement, explique le fait qu'il a confondu Terceira et Santa Maria, où il n' est jamais allé...




No4 a  . Traversée de Sao Miguel à Terceira. 

Grande première !  Jusqu'à présent , je n'avais fait que du dériveur. Les seules traversées etaient à la journée : la baie de Douarnenez et du côté de St Raphaël . Grand merci Philippe et Kathy ! Sauf maladie dégénérescente cela restera toujours gravé dans ma tête . Le départ à été plusieurs fois repoussé pour cause de météo pas ou peu favorable et peut-être aussi pour éviter de me faire rendre tripes et boyaux . Le départ à lieu assez tôt le matin . La sortie du port et l'éloignement de l'île se fait au moteur , apparemment pour plus de sécurité , gain de temps car nous sommes sous le vent et qu'il n'y aura pas de bord à tirer pour franchir le cap est de l'île , j'apprends j'apprends . Au tout début , tout va bien pendant quelques heures . Profitons !  Quelques dauphins viennent nous saluer et faire quelques sauts pas trop loin du bateau histoire d'être en accord avec la réputation qu'on leur prête d'animaux joueurs . Ah ces humains ! Salut les gaillards et bonne route ! Malheureusement le mal de mer commence à me taquiner . Je m'allonge côté tribord m'apprend t-on car le vent venant de bâbord , ça bouge moins . 



No4 b Le bateau fait voile 3 à 6/7 noeuds la plupart du temps .

Le cap est à 310 degrés . Quand la vitesse est supérieure à 4 noeuds le correcteur de cap/à la dérive est une machine fixée à la barre quand c'est inférieur c'est un jeu de bouts et de poulies reliés à la barre selon l'indication que donne une "voile" en bois au dessus du safran , quel bazar ! Je ne me releve que peu souvent et pour  peu de temps avant la nuit car l'emprise du mal de mer est de plus en plus importante . Heureusement les vrais marins eux sont sur le pont et surveillent l'électronique. La nuit arrive , je vais quand même voir les étoiles en ne sortant que la tête . Je peste silencieusement de ne pouvoir faire le quart ne serait ce  qu'un petit peu. Bon tant pis ! mangeons maintenant , ça j'y arrive encore, marrant non ? Tout au long du séjour Kathy  et Philippe se sont succédés aux fourneaux,  moi pas , j'ai honte. A peine si j'ai fait la vaisselle de temps en temps. Après cela c'est dodo pour moi . Réveil au petit matin dans la brume , on s'approche me dit on , tant mieux. Je ne peux que rester assis à l'intérieur ou m'allonger , du coup j'ai hérité du surnom merité de marmotte . On arrive enfin , je ne pense qu'à une chose,  sortir du bateau et aller marcher sur la terre ferme . Je ne savais pas quel aurait été mon comportement en mer , maintenant , je suis fixé.  Peut-être du cabotage ?  Mais pas  plus ou alors par très beau temps sans houle ni vagues croisées . Merci à mes professeurs pour leur patience à m'apprendre les rudiments de la voile et de la mer. Bisous.

Après No4 a et No4 b voici No5 Île de Terceira .

Vite , besoin d'un sol solide sous mes pieds , j'ai pas trop le  mal de terre . Ici , le bateau bouge moins qu'à Ponta Delgada , il n'y a pas d'activités marchandes et le port est  plus petit et plus protégé . Pas de vagues traîtresses à l'improviste dues aux bateaux pilotes . Le petit port est sympa et à taille humaine. Les maisons et même les édifices religieux sont peints de couleurs différentes . Il y a  même des ruines qui au lieu  d'être abattues sont partiellement restaurées et peintes,  de loin , on ne voit pas la différence avec les véritables maisons. 


No6  .  Ville de Angra do Heroïsmo  .

Non seulement c'est un petit port sympa mais aussi une ville vivante et chargée d'histoire . Une balade à pieds à partir du bateau nous permet d'aller visiter les fortifications au dessus du port à la pointe de l'île,  cette hauteur s'appelle Montpellier Brazil. Il faut d'abord dépasser le fort militaire toujours en fonction puis monter lentement sur le chemin goudronné . Lya ,avec moi , tire un peu trop sur la laisse ,se est maîtres lui expliquent qu'il ne faut pas . Alors ses yeux sementre dire qu'elle a compris,  vive l'anthropomorphisme , ce qui ne l"empêche pas de recommencer un peu us tard. Je suis souvent pris en défaut d'autorité. Arrivés au haut et à la pointe ,nous avons une belle vue mais nous revenons sur nos pas où un lieu à été spécialement aménagé pour le pique nique . Un grand nombre de tables et de bancs , le tout en ciment peut accueillir pas mal de monde à l'ombre . En redescendant nous nous arrêtons à un petit bar en plein air , isolé de tout où se trouve un curieux grand arc de cercle plein d'eau , c'était un abreuvoir pour troupeaux, il pourrait servir encore ,mais reste t-il des troupeaux dans la ville ? 


No7 a . Un camping, des campeurs.

 Visitons un peu cette île de Terceira , en voiture évidemment . C'est très difficile de faire le tour de l'île en bateau les ports n'étant à l'abri que du côté sous le vent . Pratiquement impossible de se mettre dans un abri sûr au vent, ça chahute et peut-être aussi gare aux coups de vents . Beaux paysages , relief volcanique donc accidenté et pentu . Points de vue nombreux y compris de la crête d'un volcan sur l'intérieur du volcan bouché . Forêts luxuriantes . À remarquer la différence des essences selon que l'on est au vent ou sous le vent ,je suppose que la différence de taux d'humidité en est responsable . La voiture grimpe partout , même dans les culs de sac. Toute la journée, nous sillonnons les plus belles parties de l'île.  En fin d'après-midi nous cherchons le camping.  Arrivés à l'accueil, nous nous trouvons dans un immense parking quasiment vide ! Étrange, il y a pourtant un bar et un restaurant. Quelque chose cloche,  mais quoi ?  Les jeunes personnes qui s'occupent du camping nous disent qu'il n'y a aucun soucis pour passer la nuit sous tente . Nous entrons dans le camping et là : imaginez vous certains endroits rasés de Pompeï , des bases de murs , personne, par ci par là un arbre hiératique ;  bref, le camping est vide !  Hors saison, il ne doit servir qu'aux familles le week-end pour se retrouver : il y a  des alignements de barbecues ,des immenses toilettes douches et bacs à vaisselle. Pour l'emplacement, nous n'avons eu que l'embarras du choix. Loin de l'entrée, près de la mer, avec de l'herbe mais pas trop . Oui, nous avons ça en rayon . Une fois la tente montée : attention ça c'est le devant,  mais non c'est l'arrière,  voici l'armature du toit, non de la doublure etc... nous allons nous rafraichir au bar du camping. C'est Lya qui est contente,  pas besoin de laisse,  liberté totale ! Youpi.


No7 b .

Au bar , une boisson nous rafraîchit et nous apprenons que le tidèj est servi vers 9h si on le désire. Au poil ! On pourra ranger la tente avant ou après selon l'heure à laquelle on se lève . Les jeunes qui sont a la fois au bar et à la réception sont aussi guides et présentent des  activités de loisir , à les écouter il faudrait rester avec eux une semaine pour voir et faire ci qu'il y a à faire et à  voir . En attendant,  nous allons nous promener au bord de mer . Roches et Océan se battent pour avoir leur part d'espace. C'est très bien aménagé. Des passages en béton relient les roches , des ponts sautent au dessus de l'eau , il y a des échelles pour aller se baigner dans ces piscines naturelles, des lieux où plonger et enfin des endroits où l'on peut pique niquer . Pas mal le truc !  Sympa pour les familles, fiesta fiesta.  Le soir en voiture nous Visitons les alentours puis cherchons un resto que nous trouvons , Sympa,  familial , avec la traditionnelle bacalhau : Os portugueses gostam nuito bacalhau ! Je fais attention de ne pas écrire bacalao sinon ça va chauffer pour mon matricule. Kathy me tait la guerre pour que je parle portugais et bannir les mots espagnols  , dur dur . J'essaie de faire attention ne voulant pas finir sous les crocs de Lya. En tout cas , resto bien ! Le patron vient même faire un brin de causette avec nous . Aussi en retrouvant la tente après cette longue journée, le sommeil est vite présent. J"espère que les copains se sont endormis avant moi car quand je ronfle c'est comme un sonneur. Le matin, pas de tidèj, les jeunes ont dû faire la fête la veille. Une fois tout plié et rangé ,Philippe prend la direction de notre prochaine destination,  en cours de route on trouve qq chose pour le tidèj . Avez-vous du thé ? -non . Des infusions ? -non . En fait ,il n'y que du café et des boissons alcoolisées ou non. Perso je suis accro au café . Nous poursuivons par la visite au bord d'un petit lac d'un lava tube grand comme une grotte . Je ne l'avais pas fait à Tahiti . Tu l'as fait toi ma fille je crois ? Bisous ma Baba ! Impressionnant comme une coulée de laves  peut être aussi importante avec parfois une hauteur de 3 mètres. Puis alors dans de la roche de couleur très foncée et même noire noire .


No8 Le temps qui s'écoule 

Retourné sur le bateau,  Kathy et Philippe continuent ma formation de néophyte pour les nuls niveau 0 . Ils ont bien de la patience avec moi , entre mon peu de mémoire et de connaissance du milieu ... De vrais pros ! Sur le bateau ,la notion et la sensation du temps qui passe est particulière, un peu distendu.  Il y a ce bercement perpétuel qui n'incline pas à l'excitation : le temps n'est donc deja plus perçu de la même façon . Il y a toujours qq chose à faire sur le bateau même à l'arrêt :Philippe et Kathy ne s'ennuient pas , pendant ce temps ,je lis et le temps passe sans que l'on s'en aperçoive . Enfin , il y a toutes les tâches du quotidien comme à la maison mais qui ne se font pas tout  a fait de la même façon , elles prennent un peu plus de temps mais s'exécutent peut être plus lentement. Tout cela participe à cette impression de temps autre . Un petit mot sur la compagnie aérienne des Açores pour dire que , comme j'avais acheté les billets aller et retour et que l'on avait changé d'île, je suis allé voir la compagnie et figurez vous quoi ?  J'ai eu un billet d'avion GRATUIT pour rejoindre l'aéroport d'où je devais partir . INCROYABLE !  L' impression générale dans ces îles est très bonne les gens accueillants , la vie un peu moins chère et plus simple ,avec monsieur de tracas pour les opérations du quotidien.  Salut les marins, je vous embrasse.