FAIAL

Horta, sur l'ïle de Faial est très réputé.

Historiquement, c'était un point de ravitaillement pour les grands voilers qui traversaient l'Atlantique, ainsi que pour les vapeurs qui se chargeaient en charbon pour les chaudières. Avec l'avènement des moteurs à pétrole, l'intérêt stratégique de ce port a décliné. Cependant, jusqu'aux années 1980, les Açores ont été un haut lieu de la chasse à la baleine, d'abord pour les américains, puis pour les açoréens. La dernière usine baleinière a fermé en 1984 sur l'île de Pico, toute proche de Faial.
Depuis, les açoréens se sont reconvertis avec succès, du statut de prédateurs de cétacés à celui de défenseurs farouches des baleines, avec un commerce lucratif autour. Dans toutes les îles, on trouve des sociétés de "whale watching" comme on dit en français, d'observation de baleines à partir de bateaux, en français vernaculaire.
Mais Horta est célèbre dans le monde des navigateurs transatlantiques pour les jetées de ses marinas, qui sont recouvertes intégralement de dessins laissés par les équipages. Il est difficile de trouver une place libre pour faire le sien, que ce soit par terre, ou sur les murs. Il faut se résoudre à en recouvrir un qui a subi les outrages du temps, au point de ne plus rien représenter, pour faire le sien.


En cherchant bien, on trouve trace du passage de bateaux amis.
Petite Fugue de Patrice

Lionel, dangereux récidiviste (4 passages)


Celle-ci a fait l'objet d'une carte postale que Lionel a découvert avec surprise à l'aéroport de Horta. Il faut expliquer que c'est une balise de bifurcation de chenal (imaginaire) qui se trouverait à mi-chemin du bar Charlemagne de l'Île aux Moines (Morbihan) et de Horta. Peter était le nom du patron du "café Sport", qui accueillait tous les navigateurs.
Depuis, ses enfants en ont fait un label et une entreprise très rentable. La ville de Horta a même donné son nom à la rue du café.



Le Club dans lequel Tonton Kiki et Anne sont chefs de bords
Des célébrités comme Pen Duick II



Quelques anonymes venus du monde entier, beaucoup de talent et, à défaut, toujours de l'application.

J'ai entendu une personne poser une question surprenante à propos d'un bateau qui venait d'Italie : "Mais comment ont-ils fait pour venir de Méditerranée?" . Elle ignorait qu'on venait de creuser le détroit de Gibraltar!


Qui savait que la route du cassoulet passait par Horta?





Du passé de la chasse à la baleine, il reste les usines de transformation et les bateaux.
Longtemps la chasse s'est pratiquée sur des baleinières à voile, long bateau étroit, très toilé, qui pouvait aussi marcher aux avirons.
Dès que le signal était envoyé par les vigies (téléphone de la vigie vers le patron de chasse, puis tir de fusées pour rassembler l'équipage), les baleinières étaient mises à l'eau par les marins qui les faisaient rouler sur des rondins. Le mat était dressé, puis les voiles envoyées. Si la vitesse n'était pas assez importante pour se rendre rapidement sur le lieu de chasse, ils s'aidaient des pagaies. Si le vent était absent, c'est aux avirons qu'ils y allaient.
Une fois leur forfait accompli, un canot automobile venait les prendre en remorque, ainsi que le cétacé assassiné.
C'est ainsi, que pendant les 40 années d'exploitation de l'usine, près de  2000 balaines ont été massacrées.

De nos jours, l'activité des baleinières est plus paisible. Elles naviguent plusieurs fois par semaine, le soir après le travail, et offrent un spectacle magnifique, que ce soit à la voile ou aux avirons.













Les canots de ramassage de cadavres sont devenus de paisibles bateaux de club, balisant les régates.


L'autre curiosité touristique de Horta est le Café Sport.
En 1901, Enesto Azevedo, ouvrait un commerce d'artisanat-débit de boissons qu'il appela "Casa Açorea". C'était la grande époque des baleiniers américains et de la pose des câbles télégraphiques. Son fils, Henrique reprend le commerce en 1918 et change le nom en "Café Sport".
Pendant la seconde guerre mondiale, José, fils de Henrique, travaille sur un bateau britannique  basé à Horta. Un des officiers, à qui il rappelle son jeune fils resté au pays, lui demande l'autorisation de l'appeler par son prénom, Peter. Il gardera ce surnom, jusqu'à la fin de sa vie.
Dans les années 60, un nouveau type de visiteurs arrive : les navigateurs. La plaisance n'est pas ce qu'elle est aujourd'hui. Les bateaux sont petits, l'aventure est grande. Ces hommes (et quelques femmes) sont des aventuriers. Le Café Sport devient leur lieu de rencontre, un havre de paix après ce qu'ils ont enduré en mer. Ils viennent de toute l'Europe, parfois d'Amérique. Peter leur sert de boîte aux lettres, de bar, restaurant, bureau de change, station météo, coiffeur. Au fil des ans, il devient le lieu incontournable, quand on a traversé l'Atlantique.
Les plus fameux marins sont passés chez lui : Le Toumelin, Gerbault, Moitessier, Fougeron, Bombard, Stern Veyrin, Nicole Van de Kerchove, pour ne citer que quelques français.
Avec l'avènement des nouvelles technologies, la navigation est devenue moins difficile, les aventuriers d'hier ne sont plus que des navigateurs (de plaisance). Le niveau de sécurité des bateaux a fortement augmenté, le confort et les performances aussi. Les nouveaux systèmes de communications ont fait décliner l'intérêt du courrier.
Le café Sport, (ou chez Peter) est connu dans le monde entier, mais il est devenu un musée exploité par ses enfants, avec boutique de souvenirs, musée de scrimshaws (gravure sur dents de baleines),  bateaux de whale watching, location de vélos, etc....
Mais il fallait passer dans ce lieu mythique, maintenant, c'est fait.







Maintenant, Peter, Café Sport est au programme des tours operators et figure dans tous les guides touristiques.