MALLORCA

L’arrivée sur Mallorca se fait au moteur, sous un grand soleil, un dimanche. Tous les bateaux sont sortis, les grands comme les petits, il y en a partout. Nous avons décidé de mouiller sur la côte Sud, mais il y a du monde partout ; nous commençons à longer lma côte Est de très près pour essayer de repérer une cala tranquille. La taille d’Aïta Péa Péa nous permet d’entre où on veut. C’est ainsi que nous découvrons la Cala marmols, toute petite, dans laquelle quelques « ménorquins » et autres petites bateaux font leur pique-nique dominical. L’ancre tombe dans une eau cristalline. C’est la fin d’après-midi, et presque tous les pique-niqueurs vont bientôt partir. Nous pratiquement la cala pour nous.

Nous sommes si bien que nous décidons d’y rester quelques jours. Le lendemain, de jeunes espagnols sur un bateau non loin de nous, nous interpellent pour nous demander de la ketchup. Quelle horreur ! A bord on ne mange que de bonnes choses ! Nous leur proposons de la moutarde ; notre offre acceptée, je leur apporte le pot et…. Ils nous donnent en échange 2 belles dorades et un gros mulet qu’ils ont chassés le matin même. Tout cela finira au barbecue pour notre plus grand plaisir.


Pendant ce temps là, un gros catamaran de charter est arrivé avec au moins 50 personnes à bord, pour leur faire découvrir ce petit paradis. Tout le monde se précipite à l’eau, pendant que le chef prépare les grillades.

Mais tout cela, c’était avant le drame !!!!

Alors que je faisais la sieste, je suis réveillé par des vociférations. Cathy surveille depuis la descente les évolutions d’une « plateforme de forage » qui essaie de se faufiler entre les petits bateaux. Ce catamaran d’environ 14m de long et 8 de large progresse en marche arrière afin d’atteindre le fond de la cala. Comme il n’a pas la place de passer, il n’hésite pas a forcer en bousculant les petits qui sont sur son passage. C’est la panique dans le mouillage, mais aussi la consternation. Comment peut-on s’imposer de la sorte ? Et la honte s’abat sur nous quand on se rend compte qu’il est français ; nous ne voulons pas être associés à un tel malotru. Il annonce haut et fier « apéritif pour tout le monde quand on aura fini de faire du bruit ». Qui a envie d’aller boire avec un tel individu ? D’ailleurs, devant la réprobation générale, il ne réitérera pas son invitation. Pour clore sa manœuvre que, malgré tout, il a contrôlée, il tend une toile d’araignée avec ses amarres en travers de la cala, interdisant toute circulation. Alors là, un espagnol a vu rouge, a menacé d’appeler la guardia civil. Il a fini par renoncer à ces amarres et les a remplacées par des ancres moins gênantes.


Cerise sur le gâteau, il donne un cours d’architecture navale à son fils, qui avait eu une attitude admirable pendant toute la manœuvre, sur notre bateau ; il lui explique que c’est un bateau pour faire des petites navigations et qu’en aucun cas on ne peut envisager la haute mer avec. Le lendemain, alors qu’il quittait enfin la place, Cathy a appelé le fiston pour lui expliquer un peu plus concrètement notre bateau ; il faut savoir remettre les choses à leur place. Encore 2 escales dans la bahia de Arta et dans la Cala d’Es Calo, et nous ferons un petit bond vers Menorca.