29/07/2013

MADEIRA MEDITERRANEE

 

Nuit du mardi 22 au mercredi 23, 4ième nuit de la Mad-Med

Confortablement calée dans un duvet moëlleux, en plein rêve, je perçois une petite voix, lointaine… Alors là, je sais, je prévois les paroles que je vais discerner. Non, non, pas elles, pas « debout » ou pas « c’est l’heure ». Je veux pas me lever, je veux rester au lit. Mais qu’est-ce que j’fais là ! Quelle galère ! Je veux dormir. La voix s’est rapprochée, les paroles sont très compréhensibles… Mais je me suis trompée. « Tu as bien dormi ? ». C’est Philippe, et oui ! Voix délicate, il faut le reconnaître. Je tente : « tu n’peux pas réveiller quelqu’un d’autre ? », tout en esquissant un lever, n’ayant pas envie d’enfiler mon ciré pour aller sous le crachin de la veille. Changement de quart, entretien sur les nouvelles de la navigation : vent, vagues, cap, cargos. Je m’habille dans le carré, pantalon de ciré+ polaire suffiront et j’aperçois la mer qui brille, grâce au hublot de coque. Quel bonheur ces hublots, deux à l’avant, deux dans le carré.
Un coup d’œil dehors du haut de la descente, car je ne suis pas encore harnachée : remords, remords d’avoir prononcé ces terribles paroles « je veux dormir », d’avoir pensé la veille dans la journée, ne serait-ce que 38 secondes « je préfère sans doute la campagne , de requin ».

Splendeur et bonheur ! Grosse lune, étoiles, mer foncée et argentée, glisse régulière, doux bruit de l’eau contre l’étrave, mouvement berçant.


4h15. Puis le quart se déroule tranquillement. Un petit café, un deuxième. Epoxie s’est couchée dans le carré. C’est rare en navigation de nuit. Deux cargos repérés, mais ils ont la décence de ne pas croiser notre route, ce qui permet de penser, de contempler et d’écrire.
5h45. La lune cachée de temps en temps par quelques cumulus ; l’horizon et le ciel s’éclaircissent.
6h00. Un bandeau orange sous les nuages.
Le vent a été constant en direction et en force pendant plusieurs heures (Nord 3). C’est la première fois depuis le départ.
La mer s’est un peu formée, le vent est toujours stable. Je vais remplacer Monsieur  Grognard (P.A) par Grigri (régulateur d’allure). Ça marche toujours. Grigri travaille, bateau au cap. Je suis « chut » fière.
8 jours en mer… j’analyse ; je vous tiens au courant : réflexions, sensations, émotions.




Cathy